La seule et unique fois que je vois un loup sauvage, j’ai dix-huit ans : c’est au coeur du Yellowstone, au Nord de l’Amérique, et son regard transperce littéralement le mien. Je me souviens, les longues minutes en suspension…
Une dizaine d’années plus tard, une amie chère me dédie le Conte de La Loba (issu de Femmes qui courent avec les loups, cet écrit qui m’a tant éclairée…) lors d’un rituel navajo, avant la naissance de mon deuxième enfant. Mes trois accouchements se déroulent volontairement à la maison et tous me transmettent un message de haute importance. Écoute intérieure, patience, respect du rythme propre, confiance corporelle inébranlable, puissance à l’état brut, intuition animale et abandon à ce qui nous dépasse deviennent les fondements d’une sagesse plus incarnée…
Récemment, lors d’un voyage chamanique, j’ai l’honneur de rencontrer mon alliée: Samba, ‘celle qui danse’. Je plonge instantanément la tête dans son encolure et mes doigts caressent la douceur de cette fourrure claire. Tout imprégnée de son odeur, je monte sur son dos. Elle se met alors à courir à travers la forêt. Les conifères défilent à vive allure tandis que mes sens explosent: je savoure pleinement le vent dans mes cheveux, les jeux de clair-obscur entre les troncs, le moelleux de la mousse au pied des arbres et les bruissements d’ailes d’insectes brillants sous les fougères. En sortant du bois, elle galope à travers la plaine et m’amène à la tanière. Je rencontre la meute : les louveteaux jouent en se sautant les uns sur les autres et les adultes sont allongés, profitant des rayons du soleil d’hiver. Me conduisant toujours plus loin, la louve trace un sillon dans une neige immaculée, étincelante, que je touche du bout des doigts…
Je vous accueille à l’Atelier de La Loba, empreinte d’une dimension plus grande, que je peux ressentir en même temps à l’intérieur de moi, dans l’espace calme de ma gratitude.
« Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rencontres » [P. Éluard]